[-18] Bienvenue à Chicago, une métropole empreinte de mystère, où les ombres des gratte-ciel se mêlent aux secrets enfouis dans ses rues. Au cœur de cette cité, une guerre silencieuse fait rage entre gangs rivaux, chacun luttant pour le contrôle des quartiers et des ressources. Mais au-delà des ruelles sombres et des alliances fragiles, un élément inattendu vient perturber l'équilibre précaire de la ville : la présence de créatures surnaturelles.Dans l'ombre des gratte-ciel étincelants, des vampires déambulent dans les rues, cherchant leur prochaine proie, tandis que des loups-garous patrouillent furtivement dans les parcs urbains. Les sorcières manœuvrent dans l'ombre, tissant des sorts pour influencer les événements, tandis que des chasseurs de créatures surnaturelles tentent de maintenir un semblant d'ordre.Les gangs, initialement occupés à se disputer le pouvoir, sont maintenant confrontés à des défis plus sinistres. Les alliances entre factions humaines et surnaturelles se forment et se brisent, créant une toile complexe d'intrigues et de rivalités. Les rues de Chicago résonnent du crépitement des armes à feu et du murmure de rituels mystiques.Entre le monde des mortels et celui des créatures surnaturelles, la frontière devient de plus en plus floue, transformant la ville en un terrain de jeu dangereux et imprévisible. Chicago, ville des vents, est devenue le théâtre d'un conflit entre la criminalité humaine et les forces surnaturelles qui menace d'ébranler les fondations même de la réalité urbaine.
L'impitoyabilité est une miséricorde envers nous-mêmes.
Depuis des jours Raphael n’était pas rentrer au cabaret ni n’avait donné signe de vie. Ce n’était pas dans ses habitudes de simplement disparaître sans ne laisser aucune trace, même quand il partait à la chasse il ne dépassait pas des délais irraisonnables. Même Archibald n’avait eu aucune nouvelle et cela avait engendrer une certaine panique à l’intérieur de l’organisation. Les rumeurs parlaient du pire scénario; Raphael s’était fait tuer par un chasseur. Parce qu’il n’y avait aucune autre explication, personne ne comprenait comment il était même possible que l’immortel soit perdu dans les ombres même de Chicago, qu’on ne retrouve aucune trace de lui. Après tout, il avait toujours mené la famille et l’organisation avec une main de fer, alors pourquoi se relâcher maintenant?
Imaginer la surprise, le choc, les halètes lorsqu’il passait les portes du cabaret couvert de sang de la tête aux pieds. Pas une seule goutte ne venait de son propre corps, il en dégoutait sur le parquet de l’entrée, air colérique affiché sur son visage. Il s’avançait dans le plus grand des silences alors que tous les yeux étaient rivés sur lui, encore heureux qu’on s’enlevait de son chemin par précaution car il aurait bousculé quiconque tentant de le toucher. Une odeur étrange le suivait, pas celle métallique qui aurait dû émaner de lui, plutôt quelque chose de rance, de chimique. Quelques curieux regardaient les pas que le vampire avait laissé derrière lui et en inspectant quelque peu ils se rendirent compte qu’il s’agissait de peinture.
Il sautait à la douche en arrachant les vêtements qu’il avait sur le corps. Rouspétant quelques sacrilèges anciens d’un irlandais très gras. Il frottait le plus fortement qu’il pouvait les teintures qui avaient imprégnés sa peau de caucasien, tâcher de la tête aux pieds. Ce rituel pris près de quelques minutes dans lequel l’eau brûlante perlait sur sa peau. Il était avide de haine, de colère, de vengeance, mais comment tout cela était-il arrivé?
Une fois sortie de la douche, il enfilait des vêtements de rechange qu’il avait caché au sous-sol. Passant une main dans sa chevelure flamboyante en frottant l’inférieur rasé de son crâne, yeux fermés en expirant encore de l’air humidement brûlante de ses narines. Il tentait de calmer ses muscles, son corps tendu, en étirant un peu ses épaules.
Il s’était fait avoir à une « initiation » universitaire. Une imbécilité de jeu dans laquelle il avait dû feindre de la naïveté auprès des mortels juste pour pouvoir avoir sa curiosité dans la mire le plus longtemps possible. Sauf que ces imbéciles l’avaient enfermé dans un coffre-fort et l’avaient « oubliés » là. Il avait fini par se sortir en s’abimant les jointures et en voulant sortir du bâtiment il s’était pris un piège truqué en plein visage. Un pot de peinture cramoisi renversé sur sa personne, l’aveuglant et perturbant la totalité de ses sens. Vous ne comprenez pas à quel point il n’avait qu’une envie et c’était de tuer chaque personne responsable de cette humiliation. Il regrettait amèrement ce jeu qu’il jouait d’étudiant juste pour s’approcher de cette Emilia Christensen, créature qui l’intriguait au plus haut point. Elle était le miroir même de sa Maeve, ne comprenant même pas comment ceci était possible il devait la connaître, il n'avait pas pu s’en empêcher. Sauf qu’il devait retenir son impitoyabilité envers des humains qui auraient mérités de dire aurevoir au fil tendu de leur mince vie. Il se calmait, autant que possible, se redressant gracieusement avec le dos bien droit.
Dans toutes ses années de vie, il était rare de voir Raphael autant en colère pour une raison aussi futile, mais une exception ici et là pouvait parfois refaire surface.
L'impitoyabilité est une miséricorde envers nous-mêmes
Toi et moi on est frère et sœur. Souviens-toi que si tu tombes, je te relèverai. Dès que j'aurai fini de rire!
Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas eu de nouvelle de Raphael. Pas même un coup de fil pour lui dire que tout allait bien. C'était inhabituel. D'habitude, il s'assurait pour que soit Archibald soit Lilith aie des nouvelles, il trouvait toujours un moyen de les contacter. En trois siècles, voilà que cela ne se produisait pas. C'était inquiétant.
Lilith tentait de ne pas le montrer par égard aux membres du personnels et des Void Legion au courant de qui elle était sous son apparence de sulfureuse rouquine - Et ouais, qui eut cru qu'elle était une vieille bique de 3 siècles bien conservée? - mais elle était stressée. Elle se tentait de se raisonner en se disant qu'il en fallait beaucoup pour venir à bout de son jumeau. Trois siècles de combat de tout les instants n'allaient pas être mis à mal en une semaine! Elle passait le temps en se consacrant au cabaret. Heureusement, une soirée à thèmes - qui allait devenir LA soirée à ne pas manquer de Chicago - lui occupait bien l'esprit et les mains. Le seul qui n'était pas dupe était Caleb, son frère de lait. Le pauvre, cela faisait des jours qu'il tentait de calmer la vampire.
Cependant, tout "se calma" de manière...Disons surprenante quelques jours plus tard.
Lilith était en train de méchamment se prendre la tête avec sa future soirée à thèmes - les années 20, pour les curieux - quand un des employés déboula comme une furie dans son bureau. Sur le coup, Lilith a cru qu'ils étaient attaqués mais se calma quand elle reconnu le boulet de canon. Déjà sur les nerfs, elle manqua de hurler ce qui lui prenait quand on lui annonça que Raphael était revenu couvert de sang. ATTENDEZ QUOI?! Marmonnant une insulte en irlandais, Lilith balança son calepin de note sur la première surface plane venue -aka. la table basse (qu'elle failli se prendre d'ailleurs)- avant de courir vers son penthouse. Pas le temps pour l'ascenseur, on prend les escaliers!
Sur le chemin, une odeur attira son attention. Ce n'était pas l'odeur de ferraille comme on s'y attendrait avec le sang - elle avait ouvert suffisamment de carotides pour reconnaître de l'hémoglobine fraiche dès la première inspiration - mais quelque chose de beaucoup plus chimique. De la peinture?!
C'est donc partiellement rassurée mais sans rompre sa course qu'elle arriva dans ses appartements privés. Privés, oui! Mais ça n'empêchait pas son frère de venir squatter à la première occasion. A peine essoufflée, avantage vampirique, elle arriva auprès de la zone consacrée à la salle de bain et à son dressing et dit: Puis-je savoir où tu étais passé? D'une voix passablement énervée. Quasiment une semaine sans nouvelle alors que, en 300 ans, il n'avait jamais manqué de lui envoyer un mémo. Si il avait vraiment été blessé, elle aurait revu sa frustration à la baisse. Mais, de toute évidence, il allait bien. Physiquement en tout cas. Alors merde!
