[-18] Bienvenue à Chicago, une métropole empreinte de mystère, où les ombres des gratte-ciel se mêlent aux secrets enfouis dans ses rues. Au cœur de cette cité, une guerre silencieuse fait rage entre gangs rivaux, chacun luttant pour le contrôle des quartiers et des ressources. Mais au-delà des ruelles sombres et des alliances fragiles, un élément inattendu vient perturber l'équilibre précaire de la ville : la présence de créatures surnaturelles.Dans l'ombre des gratte-ciel étincelants, des vampires déambulent dans les rues, cherchant leur prochaine proie, tandis que des loups-garous patrouillent furtivement dans les parcs urbains. Les sorcières manœuvrent dans l'ombre, tissant des sorts pour influencer les événements, tandis que des chasseurs de créatures surnaturelles tentent de maintenir un semblant d'ordre.Les gangs, initialement occupés à se disputer le pouvoir, sont maintenant confrontés à des défis plus sinistres. Les alliances entre factions humaines et surnaturelles se forment et se brisent, créant une toile complexe d'intrigues et de rivalités. Les rues de Chicago résonnent du crépitement des armes à feu et du murmure de rituels mystiques.Entre le monde des mortels et celui des créatures surnaturelles, la frontière devient de plus en plus floue, transformant la ville en un terrain de jeu dangereux et imprévisible. Chicago, ville des vents, est devenue le théâtre d'un conflit entre la criminalité humaine et les forces surnaturelles qui menace d'ébranler les fondations même de la réalité urbaine.
The Way You Look TonightWinter's Grasp, Summer's Heart
Elle laisse échapper un soupir, empreint de soulagement. Ce soir, elle sortira, et cela lui fera un bien immense. Elle a besoin de se changer les idées, de mettre de côté le fait qu'encore aujourd'hui elle n'a pas été retenue pour un simple job de serveuse. C'est une déception de plus, et elle commence à sentir ses forces décliner sous le poids des refus répétés. Pourtant, elle ne peut se permettre d'abandonner, car elle n'en a pas le luxe. Heureusement, Aurora est là pour lui changer les idées. Toujours pleine d'énergie et d'enthousiasme, elle trouve toujours une occasion de s'occuper, de sortir, avec une multitude de projets plein la tête. Une fois de plus, c'est elle qui prend les devants, quand elle lui propose de l'accompagner à un gala organisé par une fondation médicale et ouvert à tous. Ce n'est pas le genre d'événements auxquels elle est habituée. Elle fréquente rarement les cercles de la haute société ou les milieux intellectuels, mais Aurora trouve toujours une porte ouverte pour toutes sortes d'occasions. Elain doit admettre qu'elle admire son amie pour cette raison. Un signal sonore retentit, indiquant qu'elle vient de recevoir un quinzième message de son amie, lui demandant ce qu'elle va porter pour l'occasion. C'est la grande question, et elle ne sait pas quoi répondre car son armoire ne comporte aucune tenue adaptée à ce genre de soirée. Tout dans ce placard crie "je suis une étudiante fauchée". Cette pensée la plonge dans une profonde déprime.Elle hésite sur la réponse à donner, téléphone entre les mains. Avant même qu'elle ne puisse pianoter quoi que ce soit, un autre message d'Aurora arrive. "J'ai une tenue qui t'irait à ravir, je suis sûre que tu attireras tous les regards avec, dis-moi que tu vas l'essayer." Elain ne peut s'empêcher de sourire et répond qu'elle n'a aucune intention d'attirer l'attention, au contraire, elle préfère passer inaperçue. D'un autre côté, elle ne peut décemment pas y aller en jean et sweat-shirt, car elle attirera les regards pour une autre raison, moins flatteuse. Et Aurora insiste, envoyant des images animées du Chat Potté avec ses grands yeux ronds. Elle répond finalement avec un "D'accord, juste pour te faire plaisir alors."
C'est ainsi qu'elle se présente, drapée dans une longue robe noire fluide, aux lignes simples mais élégantes. Le haut dégage ses épaules avec une découpe délicate tandis que la jupe légèrement évasée ajoute une touche de féminité à sa démarche .Bien que la tenue la mette un peu mal à l'aise, la présence réconfortante de son amie est un soulagement immense. Elain pénètre dans la salle où se déroule le gala, une foule compacte la submerge. De nombreux invités se pressent à l'intérieur. La salle du gala est vaste et somptueusement décorée, éclairée par des lustres scintillants. Des tables élégamment dressées occupent le centre de la pièce, tandis que des musiciens jouent sur une estrade en arrière-plan. Émerveillée par la beauté des lieux, Elain se questionne sur la pertinence de sa présence ici. La majeure partie du public, élégamment vêtue, est déjà plongée dans des conversations animées, et presque tous semblent être plus âgés, ou du moins plus matures. Elain avise le buffet.Il est somptueusement présenté avec une abondance de mets délicieux. Des tables sont chargées de plateaux de hors-d'œuvre finement préparés, de fruits frais découpés avec précision, et de fromages assortis. Des stations de cuisson offrent des plats chauds fraîchement préparés par des chefs experts, tandis que des desserts exquis sont soigneusement disposés pour séduire les palais les plus exigeants. Quiconque est à l'origine de cet événement possède certainement des moyens considérables, se dit Elain, étonnée. Quoiqu'il en soit, elle ne tarde pas à se servir d'un plat et à grignoter tout en écoutant Aurora faire l'éloge des lieux. C'est vrai que c'est magnifique, mais est-ce qu'elles ont réellement leur place ici ? Après tout, le thème principal est la santé et la médecine, et elles n'ont aucune expertise dans ces domaines.
Finalement, au fil de la soirée, et emportée par sa meilleure amie, elles parviennent à engager la conversation avec d'autres invités, découvrant des personnes intéressantes avec qui passer du temps. On leur raconte des anecdotes et certaines sont hilarantes, provoquant des éclats de rire. Curieux, certains leur demandent ce qu'elles font dans la vie. Le temps passe et soudainement Elain ressent le besoin pressant de s'éclipser pour se rendre aux toilettes. Elle confie son sac à Aurora et se hâte de les trouver. Se faufilant doucement entre les différents invités de la salle, elle se dirige vers les toilettes. Son absence ne dure que quelques minutes, mais à son retour, elle remarque qu'Aurora n'est plus avec le groupe où elles étaient tout à l'heure. Curieuse, elle demande aux personnes présentes si elles savent où est passée son amie, mais personne ne peut lui répondre. Elain s'éclipse de nouveau, inquiète. Elle sait que sa meilleure amie est rarement discrète, donc elle devrait l'entendre parler ou rire dans la foule. Cependant, avec le bruit des différentes conversations autour d'elle, elle ne l'entend pas. De plus, elle ne la voit pas non plus. Finalement, ne la trouvant absolument pas dans la salle où tout le monde est rassemblé, Elain s'éloigne un peu et se retrouve dans un couloir. Là, elle réalise qu'elle ne peut pas sortir son téléphone car c'est son amie qui a son sac avec son portable et ses clés dedans. Regardant autour d'elle et connaissant l'esprit aventureux de sa compagne du soir, Elain se dit qu'elle pourrait être partie explorer les lieux un peu plus. Elle monte quelques marches quand une voix l'interrompt brusquement. "Je peux savoir où vous comptez aller comme ça, mademoiselle ?" Elain se fige sur place, n'osant pas se retourner.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Lors de l'orage qui avait éclaté la semaine dernière, la violence de l'orage et du vent avaient engendré la chute d'un arbre sur une partie de l'hôpital. Les conséquences de cet incident ont été, fort heureusement, mineures. Par chance il n'y avait eu aucun blessé. Les dégâts étaient purement matériels. Les dégâts étaient localisés au dispensaire de l'hôpital. Le fonctionnement de l'hôpital n'a, par chance, pas été impacté. Cependant face à l'ampleur des dégâts nous avons été contraints de prendre la décision de suspendre temporairement les activités du dispensaire. C'était une mesure indispensable puisque l'on ne pouvait plus recevoir de patients en l'état.
Un gala de bienfaisance a été minutieusement organisé par ma fondation afin de collecter des fonds destinés à financer les travaux indispensables de rénovation -et de modernisation- du dispensaire suite à cet incident. Le gala était l'occasion pour réunir avec élégance les membres influents de la communauté médicale ainsi que des bienfaiteurs dévoués, voir même des personnes extérieures simplement désireuses d'apporter leur soutien. Chaque détail de cet événement caritatif avait été soigneusement préparé, depuis la sélection raffinée du lieu jusqu'à la décoration des lieux, j'y avais personnellement veillé. Pour une rare occasion, le gala de bienfaisance, n'était pas exclusivement réservé aux membres de la communauté médicale mais était bel et bien ouverts à tous.
Dans une salle adjacente, aménagée spécialement à cet effet, une collecte de sang avait également été organisée. Une façon de profiter de l'évènement pour obtenir plus que des dons d'argent. Des bénévoles dévoués, munis de matériel médical, accueillaient chaleureusement les donneurs potentiels. Une grande partie ira directement à l'hôpital tandis qu'une infime partie, sera utilisée pour être revendue à des vampires. Au moins cela offrait la possibilité aux vampires de se nourrir sans avoir à ôter la vie de leurs victimes.
Durant cette soirée de nombreux médecins travaillant à l'hôpital et au dispensaire étaient venus et s'étaient portés volontaires pour animer et enrichir l'expérience des invités en se tenant à leur disposition pour répondre à leurs questions ou leur raconter des anecdotes. C'était officiellement la raison de ma présence, bien que, officieusement, je tenais surtout à m'assurer que cette soirée se déroulerait sans encombres. Lorsque j'arrivais sur place, je pouvais constater que les lieux étaient somptueusement décorés. Peut-être même un peu trop mais avec de la chance ce serait un investissement qui ne sera pas vain. Sur l'estrade des musiciens jouaient entre les interventions de divers médecins et chirurgiens. Rapidement les lieux se sont remplis, de nombreuses personnes étaient présentes.
Il m'était assez facile de repérer les signes distinctifs de la prospérité parmi les convives, repérant les personnes les plus influentes et les plus susceptibles de contribuer généreusement à la cause. Avec une aisance naturelle, j'engageais la conversation. Je discutais, partageant des anecdotes intéressantes ou comiques selon mon interlocuteur et ce qu'il ou elle semblait espérer entendre. Au fil des siècles j'avais appris à manipuler subtilement, utilisant des mots habilement choisis afin de les encourager en douceur à envisager de faire un don. J'aurais sans doute pu simplement les contraindre en utilisant l'hypnose, mais c'était sans doute préférable d'essayer de façon plus ordinaire.
La soirée semblait parfaitement se dérouler. Je finissais par m'éloigner un moment de la foule rassemblée dans la salle principale. Je souhaitais un moment de paix pour recharger ma batterie sociale avant de retourner discuter avec des potentiels donateurs dans l'espoir qu'ils se montrent généreux. En marchant dans l'un des couloirs je t'ai croisée. C'était curieux de tomber sur un invité par ici. Tu avais l'air visiblement perdue, peut-être cherchant à retrouver quelqu'un. Dans tous les cas j'ai cru voir ton malaise lorsqu'un homme t'a interpellée. Je m'étais rapproché et j'ai décidé de prétendre te connaître pour dissiper tout malentendu.
"Oh vous voilà, je vous ai cherchée partout."
L'homme m'a alors remarqué, il ne semblait pas ravi de nous voir dans ce couloir, sans doute était-ce quelqu'un faisant partie de la sécurité. Il expliquait alors que nous n'étions pas censés venir par ici. Cela confirmait sans doute ce que je pensais, il surveillait simplement les lieux. Je me rapprochais et j'utilisais mon hypnose pour le pousser à partir.
"Tout va bien. Mademoiselle est une amie. Vous pouvez disposer."
Sous hypnose, il n'a pas jugé bon de poser davantage de question et il partait tout simplement, nous laissant seuls. D'un oeil extérieur on pourrait simplement penser que mon ton ferme, presque froid, avait suffit pour le convaincre. Mon regard se posait sur toi.
"Vous avez l'air un peu perdue. Est-ce que vous cherchez quelqu'un ?"
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Elle reste silencieuse, surprise par la voix qui l'interrompt brusquement. Prise au dépourvu, elle réalise qu'elle ne peut pas avancer davantage sans une justification valable, mais elle ne sait pas comment expliquer sa présence apparemment intrusive dans les environs. Le rouge lui monte aux joues, et elle s'apprête à balbutier une réponse peu engageante lorsque soudainement, une autre voix, pas celle d’Aurora car masculine, plus froide et autoritaire, s'exclame qu'il l’a cherchée partout. Elle tourne complètement la tête, bouche entrouverte, surprise par cette intervention inattendue. Se retenant de répondre d’un « quoi » pour ne pas nuire à son intervention, elle avise alors la silhouette impeccablement habillée de l'homme en costume noir. Chaque pli du tissu semble parfaitement ajusté, et l'étoffe de qualité témoigne d'un sens du style raffiné. Ses cheveux, de la même teinte, ajoutent à son aura mystérieuse. Elain se demande pourquoi cette personne semble chercher à dissiper les suspicions concernant sa présence ici, dans ce couloir. Pendant ce temps, le garde de sécurité semble encore plus contrarié, comme si l'arrivée de cet homme avait ajouté à sa frustration. Elle se rassure en pensant que l'homme qui l’a stoppée ne fait probablement que son travail, celui de surveiller les lieux. Elle s’apprête à redescendre quelques marches docilement tandis que les deux hommes se rapprochent. Bien sûr qu’ils n’étaient pas censés être ici, elle le comprenait et elle n’aurait jamais dû s’aventurer dans des endroits qui n’étaient pas accessibles au public. Elain ne serait pas surprise si Aurora s'était faufilée dans les parages, mais elle aurait aimé pouvoir vérifier par elle-même. Elle s'imagina sa meilleure amie en train de flirter dans un endroit à l'abri des regards, une situation typique qui ne l'étonnerait pas le moins du monde. Qui la dérangerait nettement moins si elle n’avait pas disparu avec son sac à main, parce que si elle ne se rejoignait pas avant la fin de soirée, elle serait bien embêtée sans ses clés d’appartement. Elle serait obligée d’appeler Jo pour qu’elle lui ouvre la porte mais il serait sans doute bien trop tard et celle-ci serait sans doute endormie. Hors de question de réveiller sa colocataire. Elle ne voulait pas penser à tout cela pour le moment.
L’homme en costume avait réussi a convaincre le garde qu’elle était une amie et qu’il pouvait s’en aller sans problème. Elain était soufflée par l’autorité donc l’inconnu venait de faire preuve et elle lui était aussi reconnaissante d’être venu à sa rescousse. Elle était soulagée par le départ du veilleur et elle s’empressa de dire « Merci, vous venez de m’éviter des ennuis.» Maintenant qu’ils étaient seuls, elle se sentait curieuse de comprendre pourquoi il avait agi de la sorte. Elle descendit tranquillement les marches des escaliers soulevant un pan de sa robe pour ne pas trébucher et se rapprocha de l’homme. Elle lui sourit aimablement, il n’avait pas tort, elle s’était égarée. Elle opina et répondit. « Oui… je suis venue avec ma meilleure amie mais nos chemins se sont séparés et depuis impossible de mettre la main sur elle. Le problème c’est qu’elle a mes affaires avec elle.» Elle passe une main sur sa nuque d’un air un peu embarrassée. Ce n’est pas la première fois que son amie s’éclipse pendant une soirée mais habituellement, elles s’envoient un SMS pour prévenir l’autre au moment où elles se séparent. Là, pas moyen de savoir où elle se trouvait. La jeune femme blonde croisa les doigts et demanda, dans un vain espoir « Est-ce que par hasard vous auriez croisé une jeune femme blonde avec une robe rose foncé portant deux sacs à main ? » Il y avait peu de chances, mais l’espoir était permis. Soudainement, elle se demanda si Aurora n’était pas allée faire un don de sang. Elle avait entendu dire qu'il y avait une collecte prévue pendant la soirée, et elle comptait s'y rendre à un moment ou à un autre. Elle pourrait toujours se rendre là-bas pour voir ce qui s'y passait mais ce serait sans doute son dernier recours. C’était sa dernière option avant celle qu’elle craignait un peu, qu’Aurora soit partie avec quelqu’un d’autre. Bien sûr elles étaient meilleures amies alors elle aurait forcément laissé un moyen de lui faire parvenir le message or, le groupe avec qui elles étaient auparavant n’avait pas d’informations. C’est ce qui faisait douter l'étudiante. Elle secoua la tête et se reprit, ce n’était pas très poli de sa part de regarder au loin et se perdre dans ses pensées alors qu’il venait de lui rendre un fier service. « Désolée, je ne voulais pas vous détourner de cette soirée… je m’appelle Elain. Quel est votre nom ? » Autant faire connaissance puisque sa compagne de soirée s’était fait la belle. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je m'étais éloigné de la foule présente dans la salle principale, souhaitant avoir un moment de tranquillité. J'avais simplement besoin d'un petit moment de calme. Je faisais un effort ce soir afin d'être plus sociable dans l'espoir d'obtenir des donations pour l'hôpital mais cela pouvait vite devenir épuisant. C'était au détour d'un couloir que je t'avais croisée. Soudainement je m'arrêtais net devant ta silhouette familière, presque trop familière. Mon coeur a loupé un battement et mon corps est devenu froid l'espace d'un instant. Pendant quelques secondes je restais là, à te fixer de loin. Mon esprit refusait de croire ce qu'il voyait, mais mes yeux ne pouvaient nier la réalité. Je clignais des yeux à plusieurs reprises, comme pour vérifier que je ne rêvais pas. C'était bien réel. Tu lui ressemblais, énormément. A cette distance, la ressemblance était frappante. Quiconque l'avait connue aurait pu croire que tu étais Harmony. Je restais immobile, comme si tu étais un mirage sur le point de disparaître.
Puis j'ai remarqué l'homme qui t'interpellait, tu semblais prise au dépourvue et sans doute un peu gênée d'avoir été surprise à vagabonder dans les couloirs. Je m'étais rapproché, sans réellement m'en rendre compte et je décidais finalement de prétendre te connaître afin d'éviter tout malentendu. Je n'hésitais pas à utiliser l'hypnose afin de m'assurer que l'agent de sécurité serait convaincu et ne t'importunerait plus. L'inconnu finissait donc simplement par repartir d'où il venait, sans poser davantage de questions.
Maintenant que je m'étais rapproché, je pouvais voir ton visage en détails. Je remarquais les traits de ton visage, les différences étaient subtiles. Il était évident que tu lui ressemblais, vraiment. Tu avais le même visage. Heureusement, il y avait des différences. Tu avais les yeux bleus, Harmony avait les yeux noisettes. La couleur de tes cheveux n'était pas la même, seulement il semblerait que tu les avais teints et je me demandais quelle était leur couleur naturelle. J'essayais d'éviter de te fixer, afin de ne pas te mettre mal à l'aise. Je regardais dans le vide pendant quelques secondes, repensant un instant à des souvenirs douloureux. Le son de ta voix me ramenait à la réalité, alors que tu me remerciais de t'avoir évité des ennuis.
"Je vous en prie."
Je savais parfaitement que j'avais l'habitude de paraître froid, autoritaire, voir même parfois intimidant. Surtout pour des personnes extérieures qui ne me connaissaient absolument pas. C'était une habitude acquise au fil des siècles, une façade bien construite que j'arborais souvent. Sauf à l'hôpital lorsque j'essayais de mettre un patient à l'aise. Seulement il était clair qu'en ce moment j'avais du mal à garder ce masque, cette apparence froide et détachée. Lorsque tu souriais, je n'avais pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire discret. Je te demandais si tu cherchais quelqu'un. Tu me répondais que oui, m'expliquant que tu étais venue accompagnée de ta meilleure amie et que vos chemins se sont séparés mais qu'elle transportait tes affaires sur elle.
"Je devine facilement que vous ne pouvez donc pas l'appeler ?"
Il était évident que si tu mentionnais qu'elle avait tes affaires, cela voulait sûrement dire que ton téléphone était inclus. Tu me demandais alors si j'avais pu croiser une jeune femme blonde vêtue d'une robe de soirée rose et portant deux sacs à mains. Je réfléchissais un instant mais je réalisais rapidement que je n'avais pas croisé de jeune femme correspondant à cette description avant de m'éloigner de la foule d'invités. Je secouais légèrement la tête.
"Non, je suis désolé. Je crains de ne pas avoir prêté attention." je marquais une pause. Est-ce que votre amie pourrait être allée faire don de son sang sans vous avertir ? Nous pouvons aller vérifier, si vous le souhaitez."
Il n'y avait, après tout, pas énormément d'endroits où elle pouvait être si elle ne se trouvait pas dans la grande salle principale. La plupart des autres pièces n'étaient pas accessibles au grand public. Hormis donc la salle réservée aux dons du sang. Tu t'excusais soudainement de me détourner de cette soirée, ce qui me surprenait. Je hochais simplement la tête pour signifier que ce n'était rien, que cela ne me dérangeait pas. Je te regardais, sans chercher à paraître froid ou distant, oubliant un instant mes mauvaises habitudes. Et tu te présentais, Elain. Je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire avant de me présenter à mon tour.
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Elle ne savait absolument pas pour quelles raisons cet homme lui était venu en aide mais Elain ne pouvait qu’en être soulagée. Cela évitait que la soirée ne prenne une tournure moins plaisante pour la jeune femme. Elle échappait à des questionnements et sans doute des suspicions. Cela évitait des déboires à son coeur, qu’il ne s’emballe pas pour rien. Restait une légère gène quant à sa présence ici mais l’étudiante tenta de la dissimuler au mieux. Elle observa rapidement celui qui venait de lui sauver la mise et croisa son regard quelques secondes avant de détourner les yeux poliment. Elle pouvait pleinement le remercier de son intervention et c’est ce qu’elle fit. Elle était sincère, elle était persuadée que son arrivée lui avait permis d’éviter bien des désagréments. Non pas qu’elle s’attira souvent des problèmes. Heureusement, ça aurait été une exception car c’était habituellement une personne relativement calme. Exceptionnellement, elle l’était moins quand elle était en compagnie d’Aurora mais les deux jeunes femmes n’avaient aucunement prévu de semer le trouble à une telle soirée. Elles étaient simplement venues se changer les idées. Oublier le triste quotidien d’une étudiante fauchée par exemple en s'immisçant dans le beau monde. Elle avait même fait un effort vestimentaire.Quand Elain contemplait la tenue de celui qui se tenait désormais debout non loin, elle se disait qu’il était très élégant. Il n’était pas le seul bien vêtu de l’événement mais force est de constater que ce qu’il portait lui allait à merveille. En revanche, ça ajoutait à cet air particulièrement austère qu’il semblait avoir mais elle n’aimait pas juger les gens sur l’apparence. Après tout, il s’était montré d’une grande aide et elle remarqua que sourire semblait modifier la donne. Elle perçut un timide rictus sur son visage et se sentit un peu plus en confiance.
Il avait visé juste sur le fait qu’elle cherche quelqu’un et elle avait pris le temps de lui expliquer que c’était le cas. Elle avait eu le malheur de quitter Aurora pendant cinq minutes, sept tout au plus, et n’avait pas pu remettre la main sur elle ensuite. Ce qui n’aurait pas été un énorme problème car elle pouvait profiter de la soirée indépendamment mais elle aurait aimé avoir ses affaires dans ce cas. C’était l’inconvénient de ces tenues de soirées qui ne comportaient aucunes poches.Pas moyen de garder son téléphone sur soi. « C’est exact, c’est elle qui a mon portable également. Je n’ai aucun moyen de la joindre. » Elle se sentit encore plus embarrassée de l’avouer devant cet inconnu. Elle se sentait un peu démunie et tenta le tout pour le tout en lui demandant s’il avait pu par hasard croiser Aurora. Généralement, on n’oubliait pas aisément une conversation avec cette autre tête blonde et dans une tenue rose, encore moins. Elain avait un infime espoir mais qui fut vite calmé par les premiers mots de son interlocuteur. « Ce n’est pas grave… je vais bien finir par la retrouver.» La question qu’il lui posa après une courte pause fit écho aux pensées qu’elle avait également eu à ce sujet. C’était le dernier endroit qu’il restait à visiter, mais elle ne voulait pas forcé cet homme à l’aider dans sa quête. Il avait déjà été d’un grand secours, elle ne comptait pas l’importuner plus longtemps encore bien qu’il semblait prétendre ne pas le moins du monde être embêté par le fait qu’il rate les festivités à l’heure actuelle. « C’est la dernière possibilité que j’ai en tête… je comptais aller voir mais je ne veux pas vous forcer à m’accompagner. Je promets de ne pas me perdre dans les couloirs interdits…»
Elle avait pris la décision de se présenter, elle n’avait pas totalement perdu ses bonnes manières même si elle n’avait peut-être pas l’art et la manière de le faire. Ses parents l’avaient tout de même bien élevée, à être polie et aimable en société. « Enchantée également. C’est un prénom rare que vous portez.» Elle ne l’avait jamais entendu auparavant. Cela faisait très biblique, même si ses connaissances dans ce domaine étaient très limitées. Elain tourna le regard vers le couloir d’où elle venait et hésita à fausser compagnie à son sauveur. Elle n’avait pas envie de lui paraître désagréable en s’éclipsant ainsi. « Je crois que je vais aller jeter un coup d’oeil dans la salle des dons du sang. » Elle ne voulait pas le retenir non plus plus longuement mais elle apprécierait qu’il vienne avec elle, elle ne pouvait dire le contraire. Sa présence serait rassurante, elle se sentirait moins seule entre ces murs. Elle aurait aimé donner son sang également pendant qu’elle était là mais elle savait parfaitement qu’elle était en dessous du poids demandé pour pouvoir le faire. Elle était aussi en bien trop faible condition. Aurora en revanche, pouvait parfaitement, à moins que cela n’ait changé récemment. « Vous comptiez faire don de votre sang ? » Au lieu de s’y rendre directement, elle continua un semblant de conversation. Elle n’osait pas s’en aller brusquement, même pour chercher son amie. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
